Né à Soufflenheim le 3 décembre 1871 et décédé le 8 février 1942 dans son village natal. L'artiste est issu d’une lignée de potiers et tuiliers actifs en Alsace dès le milieu du XVIIIe siècle.
En 1888, il entre en stage dans les ateliers Villeroy et Boch en Sarre, puis devient élève de l’Ecole de Céramique de Höhr-Grenzhausen près de Coblence en Allemagne. Il se rend ensuite à l’Ecole des Beaux-Arts de Nancy, dans la section modelage et sculpture où il obtient un deuxième prix pour ses études « Antiques et Nature ».
À son retour à Strasbourg en 1891, Léon ELCHINGER rejoint l’Ecole des Arts Décoratifs. Il y rencontre le verrier Henri OTT et l'illustrateur Henri LOUX. Anton SEDER, directeur de l'Ecole, lui confie la décoration de la façade.
Léon ELCHINGER intègre l’atelier paternel avec ses frères, Charles et Victor. En 1895, une fontaine aux allégories aquatiques est primée puis acquise par le musée cantonal de Berne (Suisse). Victor prend en charge la surveillance des ateliers tandis que Léon s'occupe du côté créatif et artistique de l'entreprise. Il met au point une nouvelle technique de grès flammé et lustré, avec des émaux à reflets métalliques (or, argent, bronze, étain) qu’il utilise pour des céramiques intérieures ou extérieures. Il développera plus tard ce matériau pour la statuaire religieuse. Cette facette de son travail témoigne de sa profonde foi catholique (son fils Léon-Arthur, deviendra évêque de Strasbourg).
Le jeune artisan tisse des liens étroits avec ses collègues de l'école de Karlsruhe. Il collabore avec Konrad TAUSCHER, Alfred KUSCHE et le sculpteur berlinois Robert RAUSCHERT. Une bourse d'Etat (1896) lui permet de se rendre en voyage d'études à Stoke-on-Trent (Royaume-Uni) où il visite les manufactures de porcelaine Minton, Doulton et Wedgwood. L'année suivante, il fréquente pendant huit mois la manufacture de Zsolnay à Pecs (Hongrie) dont la production Jugendstil fait référence. Il se rend également à la fabrique Herend toute proche du lac Balaton, non loin de la frontière autrichienne et, avant de rentrer en Alsace, il passe par l'Italie où il étudie les maîtres florentins du Quattrocento, Luca et Andrea della Robbia, source d'inspiration décisive dans sa démarche tardive vers l'Art sacré. Ses souvenirs de voyage paraîtront sous le pseudonyme P. d'ARLIQUET.
Au retour de son périple à travers l'Europe, Léon ELCHINGER entre en contact avec Charles SPINDLER. S'appuyant sur leur riche culture régionale, les artistes et artisans du Cercle de Saint-Léonard contribuent à la rénovation des Arts décoratifs par leur présence aux expositions universelles du début du siècle : à Paris en 1900, Turin en1902, Saint-Louis aux USA en 1904, Dresde en 1906, Leipzig en 1908. Suivra pour l'atelier ELCHINGER une collaboration avec Tiffany, la prestigieuse maison de création américaine.
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